Docteur en sociologie-démographie
Quentin Belot, « Une socio-histoire de la financiarisation dans l’industrie automobile Une analyse de la gestion financière mise en œuvre par la firme PSA Peugeot Citroën à partir des années soixante mise en relation avec la stratégie de contrôle déployée par la famille dirigeante », thèse en sociologie démographie à l’Université Paris Saclay, sous la direction de Claude Didry (CMH) et de Cédric Lomba.
Résumé
Dès lors qu’on cherche à analyser les dysfonctionnements récents en matière de gestion de la main d’œuvre au sein des grandes firmes, le regard dévie naturellement vers la finance. Dès que l’on cherche à embrasser les évolutions dans une perspective historique, nous sommes d’emblée plongé dans le spectre du « néolibéralisme ». Une représentation courante oppose en effet le libre marché dérégulé des années 2000 dans un contexte de globalisation des économies de marché, à un keynésianisme interventionniste des Trente glorieuses. Le point de rupture serait la mise en œuvre de politiques néolibérales à partir des années 1980-1990. Cette enquête vise, par une étude archivistique serrée, à étudier les formes concrètes des innovations en matière de gestion financière au sein des grandes entreprises à partir des années 1960-1970, afin de questionner cette opposition schématique. Nous nous intéressons particulièrement à un secteur industriel important, l’automobile. Plus précisément, nous regarderons les innovations passées de la gestion de l’entreprise PSA Peugeot Citroën en plein cœur du régime de production fordiste. De cette manière, nous chercherons à souligner les liens d’interdépendances entre le passé et le présent, c’est à dire les continuités existantes dans le processus de financiarisation, afin d’éclairer les innovations récentes dans leur dimension historique.