Sylvain Bordiec
Université de Bordeaux
Collège Sciences de l’homme - Faculté des Sciences de l’éducation
3 ter Place de la Victoire
33000 Bordeaux
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11 February 2023
Maître de conférences HDR à l’Université de Bordeaux
Laboratoire Culture et Diffusion des savoirs (CEDS)
Chercheur associé au CSU
Sociologie de la solitude :
Variations individuelles selon les âges de la vie ; Comparaisons entre générations, classes sociales ; Milieu rural/milieu urbain et sociétés nationales (USA/France) ; Dans une perspective à la fois sociologique et historique
Sociologie des problèmes sociaux et de l’action publique (jeunesse, précarité, isolement, environnement, alimentation)
Sociologie de la socialisation et de l’individuation
« Il n’y a de solitude que sociale. Sociologie des inégalités et des arrangements sociaux face à la solitude »
La recherche que j’ai engagée durant l’automne 2010 à partir de la rédaction d’un document de travail intitulé « La solitude des vivants. Sociologie des formes et des usages sociaux de la solitude dans les sociétés modernes avancées », propose d’apporter une contribution inédite à la sociologie de la solitude dans les sociétés industrielles contemporaines. Cette recherche est construite autour d’une triple perspective de comparaison : comparaison internationale ; comparaison entre espaces urbains et espaces ruraux ; et enfin comparaison entre classes sociales. Cette triple perspective est nécessaire dans la mesure où la compréhension de la solitude comme expression significative de l’individualisme contemporain exige, puisque celui-ci est le produit social et historique du processus d’individuation – l’individu entendu comme source autonome de pensée et d’action–, de comparer l’état d’avancement des sociétés nationales dans ce processus, de comparer les individus des zones urbaines, emblématiques, dans les représentations collectives, des dynamiques d’isolement social, et les individus des zones rurales, pour lesquelles une solidarité plus grande opérerait et, enfin, d’étudier les formes et les effets de la solitude dans les différents segments de l’espace social, en prenant en considération, pour chaque période historique étudiée, les ressorts générationnels, ethniques et de genre de la production de solitude.
Ce projet repose sur l’observation suivante : plus la « société des individus » est assurée de son existence, plus ces derniers sont dépendants les uns des autres mais aussi sommés d’être entouré socialement. Comme le soulignent Luc Boltanski et Eve Chiapello, les individus sont classés et évalués selon leur capacité à « se connecter les uns aux autres », à « ne pas demeurer isolés ». C’est donc l’injonction à l’adhésion à des normes contradictoires – l’injonction à l’autonomie et l’injonction au lien social–, qui attire l’attention. Je pose que la solitude, à savoir le fait d’être seul ou de vivre seul, est aussi bien significative de la capacité de certains individus à combiner individualité et autonomie parce que leur position est assurée, que révélatrice des problèmes que pose l’individuation à ceux qui manquent d’attaches et de protections.
Sylvain Bordiec & Adrien Sonnet (dir.), Action publique et partenariat(s). Enquêtes dans les territoires de l’éducation, de la santé et du social, Nîmes, Champ social, 2020.
Sylvain Bordiec, La fabrique sociale des jeunes. Socialisations et institutions, Louvain-la-Neuve/Paris : De Boeck, coll. « Ouvertures sociologiques », 2018 - 176 p.
Sylvain Bordiec Jeunesses précaires. Impasses et horizons Paris : IRES/CFTC, 2013 - 176 p.
Directeur-adjoint du laboratoire CeDS.
Membre du bureau du RT 50 Socialisations, Association Française de Sociologie.
Membre du comité de rédaction de Sociétés et Jeunesses en difficulté.
Membre du comité de lecture de SociologieS.
Depuis 2017, Expert-évaluateur – Appels « Crédits et Projets » et « Bourses et Mandats » du Fonds de la Recherche Scientifique – FNRS, Belgique.
Co-responsable, 2016-2020, avec Jacques Mikulovic et André Suchet, de l’axe Action publique du LACES (Université de Bordeaux).
Évaluation d’articles pour la Revue française de pédagogie, Travail et Emploi, Actes de la recherche en sciences sociales, Les Sciences de l’éducation. Pour l’ère nouvelle, International Sociology, Agora Débats/Jeunesse, SociologieS, La Nouvelle Revue de l’Adaptation et de la Scolarisation, Nouvelles pratiques sociales, Journal of Youth Studies.
Co-organisateur avec Julie Pinsolle et Julien Tourneville (Université de Bordeaux/CEDS) du colloque Penser l’éducation territorialisée. Historicités, discours, engagements, Bordeaux.
Co-organisateur avec Julie Pinsolle et Julien Tourneville (Université de Bordeaux/CEDS) du séminaire Administrer l’éducation. Action publique et pratiques professionnelles, Bordeaux.
Co-organisateur avec Leila Drif (EHESS/IRIS), Erwin Flaureau (EHESS/CMH), Nathan Jobert (Univ. Paris 1/ CESSP), Laura Ruiz de Elvira (IRD/CEPED) et Sahar Aurore Saeidnia (Gerda Henkel-IREMAM/ EHESS-IRIS) du séminaire bi-mensuel
Bienfaisance et gouvernement du social, EHESS, Paris.
Membre du comité d’organisation du Congrès international de l’Actualité de la recherche francophone en éducation, Université de Bordeaux (Campus de la Victoire), 3-5 juillet 2019.
Membre du comité scientifique de la Journée d’étude Socialisations économiques de l’Association française de sociologie, Paris (Site Pouchet du CNRS), 13-14 mars 2019.
Membre du comité scientifique et du comité d’organisation du 15 ème colloque de l’European Association for Sociology of Sport (EASS), Sport, Discriminations and Inclusion: Challenges to Face, Université de Bordeaux, 23-26 mai 2018.
Avec Adrien Sonnet, organisation de la journée d’étude Partenariats et action publique. Enquêtes dans les domaines scolaire, socio-culturel et sanitaire, 28 février 2018, Université de Bordeaux, LACES (Axe Action publique), ESPE Aquitaine.
Organisation, avec Murielle Coeurdray et Franck Poupeau, de la journée thématique « Qu’est-ce que faire une sociologie de l’environnement ? », Cresppa-CSU & UMI Iglobe CNRS/University of Arizona, mardi 3 juin 2014, Site Pouchet du CNRS, Paris.
Coordination avec Franck Poupeau du séminaire collectif du CSU 2011-2012 « Penser l’Etat : modèles explicatifs, pratiques de recherche. » - programme
Depuis 2008, membre de la Society for the Study of Social Problems (SSSP) - site
Depuis 2016, Membre de l’Association pour la Recherche Qualitative (ARQ), http://www.recherche-qualitative.qc.ca/
Habilitation à diriger des recherches (sociologie), Université Paris Nanterre (garante : Maud Simonet)
Doctorat de sociologie, Université Paris 8-Vincennes-Saint-Denis sous la direction de Florence Weber
DEA « Modes de vie et Politiques sociales », Université Paris 8-Vincennes-Saint-Denis
DEA « Études Politiques », Queen’s University of Belfast, Université Rennes 1
Maîtrise d’Histoire, Université de Bretagne Occidentale
Maîtrise de Science politique, Université Rennes 1
Des socialisations croisées. Travailleurs sociaux, jeunes et action publique dans un quartier populaire de Paris. Thèse pour le doctorat de sociologie, université Paris 8, sous la direction de Florence Weber, 24 juin 2010, 659 p.
Soutenue le 24 juin 2010 sur le site Pouchet du CNRS, devant un jury composé de Marie-Hélène Bacqué, Stéphane Beaud (rapporteur), Jean-François Laé (président du jury), Susanna Magri, Olivier Schwartz (rapporteur), Florence Weber (directrice de la thèse). Mention très honorable avec les félicitations du jury (votées à l’unanimité).
Cette thèse porte sur les relations entre les jeunes et les travailleurs sociaux dans les « quartiers ». Cet objet permet d’analyser les rapports entre la participation aux institutions pour la jeunesse et la mise en œuvre de l’action publique autour des thèmes de la proximité et de la sécurité. La recherche repose principalement sur une enquête ethnographique menée dans un quartier populaire de Paris.
La première partie met au jour les caractéristiques de l’espace local et de la configuration des instances politiques, administratives et associatives impliquées dans le « problème de la jeunesse ». Elle montre que l’histoire récente de l’univers institutionnel étudié est inséparable des diagnostics politico-administratifs établis sur la population du quartier, lesquels encouragent les entreprises de normalisation et de moralisation des habitants.
Comme le montre la deuxième partie, les conditions de la participation aux institutions ont partie liée avec les caractéristiques sociales des jeunes et des encadrants. La dynamique de création d’associations générée par la politique de la ville favorise la coexistence de travailleurs sociaux « traditionnels » et de bénévoles locaux. Étant donné que ces encadrants aux profils hétérogènes recrutent des publics qui leur sont socialement et culturellement ajustés, les institutions entérinent l’hétérogénéité relative de la jeunesse populaire locale.
C’est à partir de l’analyse des interactions entre les travailleurs sociaux et les jeunes que la troisième partie montre en quoi les usages des thèmes de la proximité et de la sécurité ont des effets sur les modes de participation aux institutions. Sous le poids des alliances entre les autorités et les bénévoles, les institutions pour la jeunesse locale se divisent entre celles qui renforcent l’intégration sociale de leurs participants et celles qui éloignent ces derniers des horizons de la respectabilité sociale.
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