Thèse en préparation
Karine Esselin, "Les backpackeuses : à la conquête de l’espace exotique", thèse en préparation à l’Université Paris 8, sous la direction de Sylvie Tissot.
Résumé du projet :
Le tourisme des femmes routardes seules amène à appréhender le passage des frontières, qu’elles soient physiques ou symboliques. Traverser les frontières peut s’avérer la résultante de transgressions de genre, d’âge, de classe, de race dans un système imbriqué où l’enjeu se situe dans l’occupation de l’espace public. En voyageant seules, les femmes transgressent beaucoup de normes. J’étudierai ces transgressions en termes de passage de frontières : frontières sociales et frontières de race. Être une backpackeuse et voyager seule est très souvent rapporté au fait « d’avoir des couilles ». La référence à cet attribut masculin considéré comme le siège de la masculinité montrent que les backpackeuses s’affranchissent pour partie des normes sociales de genre. Le voyage est souvent pensé comme un espace viril où l’imaginaire postcolonial et sexiste fait naître l’idée de courage.
Les femmes backpackeuses passent les frontières des normes de genre, en voyageant, elles quittent le domicile. Je me poserai donc la question des prérequis à ce passage de frontières, les backpackeuses enfreignent l’ordre du genre par l’occupation de l’espace publique touristique et exotique mais quels capitaux possèdent-elles qui favorisent et permettent l’accès à ces espaces exotiques ? L’ordre du genre diffère selon l’appartenance sociale. L’accès à l’espace public est compris comme le support des rôles sociaux de sexe, ils y naissent et sont concomitants des identités de genre. Comment les femmes seules accèdent-elles aux espaces publics lointains ? Les backpackeuses passent les frontières sociales, géographiques, grâce à divers capitaux. Pour traverser les frontières de classe, de genre, de race, d’âge et d’hétéronormativité les backpackeuses prennent appui sur différents capitaux acquis. Je chercherai à analyser au travers de cette thèse comment les positions sociales, de genre, de classe, d’occidentalité des backpackeuses leur permettent de traverser les frontières.
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