Sylvie Tissot
Cresppa-CSU
59-61 rue Pouchet
75849 Paris Cedex 17
Lui écrire
Recherches passées et en cours
10 juillet 2022
Professeure de science politique à l’Université Paris 8
Habilitée à diriger des recherches
English Version
Après avoir écrit un livre sur l’histoire de la catégorie de « quartier sensible » en France (L’Etat et les quartiers, 2005) j’ai mené une recherche sur la mobilisation des classes supérieures pour la « diversité » aux Etats-Unis, publiée en français (De bons voisins. Enquête sur la bourgeoisie progressiste, 2011), puis en anglais (Good Neighbors. Gentrifying Diversity in Boston’s South End, 2015). Reposant sur une enquête dans un quartier gentrifié de Boston, cette recherche retrace l’histoire d’une élite locale s’appropriant progressivement l’espace. Il met également au jour les stratégies de distinction renouvelées au sein des classes dominantes.
Menée grâce au soutien de la Mairie de Paris, de la Commission Fulbright et de l’Institute for Public Knowledge (New York University), mon enquête suivante est consacrée à l’acceptation de l’homosexualité à Paris et à New York. Portant sur la cohabitation spatiale des populations gaies et hétérosexuelles dans les quartiers du Marais et de Park Slope à Brooklyn, elle vise à dégager les caractéristiques d’une attitude « gay-friendly », ses variations selon le sexe et l’âge, et sa fonction de marqueur social au sein d’une population de classes aisées. Elle a fait l’objet d’un ouvrage publié en 2018 Gayfriendly. Acceptation et contrôle de l’homosexualité à Paris et à New York, à paraître en anglais.
J’ai également co-dirigé l’ouvrage Les bobos n’existent pas (2018) : reposant sur différentes enquêtes, il interroge le mot de « bobo », son apparition, ses usages dans différents univers, et ses implications politiques. Il plaide à l’inverse pour un regard scientifique, étayé, réflexif sur les groupes sociaux et les quartiers aujourd’hui en transformation. Dans un article de l’ouvrage, je retrace l’importation du terme en France à la faveur de la traduction en 2000 du livre du journaliste étasunien D. Brooks, Les bobos.
Aujourd’hui, je travaille sur les terrasses de café (et de restaurants) et la manière dont, progressivement régulées par les pouvoirs publics, elles contribuent à la transformation des rues et de l’espace public. L’analyse sociologique s’intéressera aux pratiques qui se déploient sur les terrasses - ce qu’on y fait, ce qu’on y consomme, les personnes qu’on y rencontre - , variables en fonction des quartiers, des établissements et des styles de vie de ceux et celles qui les fréquentent.
[en]
I am a Professor in Political Sciences at Paris 8 Vincennes-Saint-Denis University.
After writing a book about the history of the term “impoverished urban area” in France (L’Etat et les quartiers. Genèse d’une catégorie d’action publique [Neighborhoods and the State. The Birth of a Public Action Category], Seuil 2007), I focused my work on how upper classes were rallying in favor of “diversity” in the United States. Published in 2011 by Raisons d’Agir, this study has been translated into English and published in 2015 by Verso (Good Neighbors, Gentrifying Diversity in Boston’s South End). Based on a field study in a gentrified Boston neighborhood, it recounts the history of a local power gradually taking over an area.
My last research was conducted thanks to the support of the Paris City Hall, the Fulbright Commission and the Institute for Public Knowledge (New York University) and compares the acceptance of homosexuality in Paris and New York. I studied how homosexual and heterosexual populations coexist in the Marais neighborhood in Paris and Park Slope in New York, thus bringing out the characteristics of a “gay-friendly” attitude, its variation according to age and sex, and its function as a social marker among a wealthy population. This study was published by Raisons d’agir in 2018 : Gayfriendly. Acceptation et contrôle de l’homosexualité à Paris et à New York.
Sylvie Tissot, Gayfriendly. Acceptation et contrôle de l’homosexualité à Paris et à New York, Éditions Raisons d’agir, 2018 - 328 p.
Que veut dire être gayfriendly ? Avoir des amis gais ? Soutenir le « mariage pour tous » ? Envisager sans effroi que sa fille devienne lesbienne ? Sortir dans des bars gais et même renouveler ses propres pratiques sexuelles ? Il n’y a pas de « bonne » gayfriendliness, mais des attitudes différentes, (...) Lire la suite...
Sylvie Tissot, Good Neighbors. Gentrifying Diversity in Boston’s South End, trad. par David Broder et Catherine Romatowski, London, New York : Verso Books, 2015 - 288 p - ISBN : 1781687927.
What we talk about when we talk about gentrification... Cities are the prime locus of class conflict today. Often described as gentrification, the material bases and concrete manifestations of this new form of social violence have too often gone uncharted, however. Through a historical and (...) Lire la suite...
Sylvie Tissot De bons voisins. Enquête dans un quartier de la bourgeoisie progressiste Paris : Raisons d’agir, coll Cours et travaux, 2011 – 315 p.
La bourgeoisie se regroupe en général dans les beaux quartiers. Mais une fraction d’entre elle goûte aussi la mixité sociale. Avocats, consultants ou cadres supérieurs du privé viennent cohabiter avec des ménages des classes populaires, dans des quartiers naguère inimaginables pour eux. Sylvie Tissot a (...) Lire la suite...
Sylvie Tissot L’État et les quartiers. Genèse d’une catégorie d’action publique. Paris : Seuil, 2007.
Les émeutes de l’automne 2005 ont remis la « question des quartiers sensibles » à l’ordre du jour. Mais quelles sont les causes de cette explosion ? Pour le comprendre, il ne suffit pas d’enquêter sur ces quartiers, il faut aussi analyser d’où viennent les concepts et les catégories qui ont servi à (...) Lire la suite...
Jean-Yves Authier, Anaïs Collet, Colin Giraud et Sylvie Tissot (dirs.), Les Bobos n’existent pas Presses universitaires de Lyon, coll. « Sociologie urbaine », 2018 - 208 p.
« Omniprésent dans les médias, mais aussi dans le champ politique et dans le langage ordinaire, le terme « bobo » n’est pas neutre. Son usage et ses variantes (« boboïsation », « boboïsé ») tendent à simplifier, et donc aussi à masquer, l’hétérogénéité des populations et la complexité des processus affectant (...) Lire la suite...
Susanna Magri et Sylvie Tissot (dirs.), Explorer la ville contemporaine par les transferts, Presses universitaires de Lyon, coll. « Sociologie urbaine », 2017 - 221 p.
Des enseignes commerciales identiques, la ségrégation sociale et ethnique des quartiers, une pollution grandissante, l’émergence d’une élite internationale navigant d’une « ville globale » à une autre : c’est vers un même modèle que les cités du monde semblent se diriger. Si les raisons de s’inquiéter de (...) Lire la suite...
Sylvie Tissot (coord.) « Les espaces de l’entre-soi », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 204, septembre 2014.
Sommaire : Sylvie Tissot « Entre soi et les autres » Eleonora Elguezabal « Que nul n’entre ici si… Les usages sociaux de la sécurité dans les « copropriétés fermées » de Buenos Aires » Jean Rivière « Le « Neuilly caennais » en campagne municipale » Violaine Girard « Un peuplement au-dessus de tout soupçon ? (...) Lire la suite...
Sylvie Tissot (coord.) « Centres-villes : modèles, luttes, pratiques. » Actes de la recherche en sciences sociales n°195, 2012 – 125 p.
Sommaire : Sylvie Tissot « Les centres-villes : modèles, luttes et pratiques » Anaïs Collet « Montreuil, « le 21e arrondissement de Paris » ? La gentrification ou la fabrication d’un quartier ancien de centre-ville » Colin Giraud « La vi(ll)e en rose ? Quartiers gays et trajectoires (...) Lire la suite...
Isabelle Backouche, Fabrice Ripoll, Sylvie Tissot, Vincent Veschambre (dir.) La dimension spatiale des inégalités. Regards croisés des sciences sociales Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2011, coll. Géographie sociale - 357 p.
Cet ouvrage rassemble des travaux de sciences sociales (géographie, histoire, sociologie, anthropologie, sciences de l’éducation, urbanisme) partageant l’ambition d’étudier la dimension spatiale d’un monde social traversé par les inégalités. Pour ce faire, les relations entre les espaces matériels, leurs (...) Lire la suite...
Sylvie Tissot, Fabrice Ripoll (coord.), « Mobilité/autochtonie : sur la dimension spatiale des ressources sociales », Regards sociologiques, n°40, décembre 2010.
Sommaire : Fabrice Ripoll, Sylvie Tissot “La dimension spatiale des ressources sociales” Nicolas Renahy “Classes populaires et capital d’autochtonie. Genèse et usages d’une notion” Sylvie Fol “Mobilité et ancrage dans les quartiers pauvres : les ressources de la proximité” Caroline Mazaud “Le rôle (...) Lire la suite...
Sylvie Tissot, Franck Poupeau (coord.) « Penser, classer, administrer la pauvreté. Politique des espaces urbains », Actes de la recherche en sciences sociales n° 159, septembre 2005.
Introduction : La spatialisation des problèmes sociaux « La question de la pauvreté semble ne plus pouvoir se dire, se décrire et se discuter autrement que dans un registre spatial et à l’aide de catégories territoriales. On parle, en France, d’« exclus », d’« immigrés », ou encore de « jeunes », mais (...) Lire la suite...
Sylvie Tissot, Franck Poupeau et Loïc Wacquant (coord.), « Penser, classer, administrer la pauvreté. Figures du ghetto », Actes de la recherche en sciences sociales n° 160, 2005.
Résumé : « Bien que les sciences sociales aient fait un large usage du « ghetto » comme terme descriptif, elles ont échoué à en forger un concept analytique robuste, au lieu de quoi elles se sont reposées sur les notions indigènes qui allaient de soi à chaque époque dans la société étudiée. Cet article (...) Lire la suite...
Sylvie Tissot, avec Christophe Gaubert et Marie-Hélène Lechien (dirs), Les reconversions militantes. Limoges : Presses Universitaires de Limoges, 2005.
Le thème de l’ouvrage collectif appelle un déplacement du regard sociologique, parce que, sur ce terrain, la reconstruction savante (mais aussi, parfois, enchantée) de profils “politiques”, de trajectoires “économiques”, de carrières “morales”... a jusqu’ici eu tendance à occulter (ou à minorer) la (...) Lire la suite...