Présentation
Qu’est-ce qu’être une intellectuelle critique aujourd’hui ? Comment se situer par rapport aux luttes sociales ? Que signifie la participation citoyenne à l’ère du néolibéralisme ?
Dans le droit héritage d’Hannah Arendt, Diane Lamoureux tente de répondre à ces questions dans le livre Le trésor perdu de la politique. Espace public et engagement citoyen (Ecosociété 2013). Les textes qui le composent reflètent son parcours d’universitaire et de militante féministe.
Dans sa démarche de philosophe du politique, l’auteure insiste sur l’importance de développer le lien de concitoyenneté et plaide en faveur d’une politique basée sur les principes d’égalité, de liberté et de solidarité. Pour elle, l’action politique est toujours de l’ordre d’une mise en mouvement d’individus ou de groupes sociaux qui échappent à l’ordre assigné et font bouger les frontières de l’exclusion et de l’inclusion.
Diane Lamoureux examine les effets conjugués du néolibéralisme et du néoconservatisme sur l’autonomie des femmes et essaie de montrer en quoi le conservatisme moral se conjugue avec l’efficience néolibérale dans un discrédit du féminisme, principalement dans les pays occidentaux.
Dans une réflexion inédite du « Printemps érable », véritable événement politique au sens arendtien du terme, Diane Lamoureux observe qu’il a interrompu le cours usuel des choses et enclenché une dynamique dont l’issue était imprévisible. Cette analyse passe par une réflexion sur la transformation du rôle et de la mission des universités au sein de la société québécoise.
Dans toutes ces luttes contemporaines pour l’émancipation, l’auteure souligne l’importance de la référence aux droits et à l’aspiration à une autre forme de démocratie. Elle nous invite, du même souffle, à retrouver ce "trésor perdu" de la politique.
Discutant-e-s : Alice Romerio et Rémi Rouge, doctorant-e-s au Cresppa-LabTop.