Ruth Horowitz a travaillé sur la délinquance juvénile (Street Kids, Street Drugs, Street Crime : An Examination of Drug Use and Serious Delinquency in Miami, with J.A. Inciardi and A.E. Pottieger. Wadsworth. 1992), la déviance, le contrôle social (Teen Mothers : Citizens or Dependents ? University of Chicago Press. 1995) et les communautés urbaines (Honor and the American Dream : Culture and Identity in a Chicano Community. Rutgers University Press. 1983).
Elle présentera son enquête sur les Conseils médicaux, instances créées dans chaque État des États-Unis à la fin du XIXe pour délivrer les autorisations d’exercice et prendre les mesures disciplinaires relatives à la pratique médicale. Depuis les années 1970, ces Conseils médicaux incluent parmi leurs membres des représentants du public. L’enquête de Ruth Horowitz articule une recherche historique, montrant comment ces instances ont tout d’abord contribué au développement et à la confiscation de l’expertise de la médecine par les seuls médecins, et une enquête par observation participante, en tant que « membre civil », au sein de quatre conseils caractérisés par des formes différentes de relation entre la profession et l’État. La comparaison de leur organisation, de leurs pratiques, des modalités de participation de leurs membres et de leurs décisions met en évidence les moyens par lesquels la profession médicale tente de conserver la maîtrise de l’activité de ces instances, et les conditions dans lesquelles les « membres civils » peuvent introduire des critères d’évaluation distincts de ceux de la profession. Ce faisant, l’étude remet en question le modèle d’analyse forgé par Freidson, qui fait de l’autocontrôle la pierre angulaire de la régulation professionnelle.
En questionnant l’intérêt public dans l’exercice de la médecine, le travail de Ruth Horowitz intéressera celles et ceux dont les recherches portent sur les professions, sur la santé, sur le droit et sur la démocratie participative, mais aussi plus largement toute personne préoccupée de comprendre voire d’améliorer le fonctionnement de la médecine.
La conférencière s’exprimera en français.
La discussion sera assurée par Maud Gelly et Laure Pitti, et un support à la traduction si nécessaire par Celia Bense Ferreira Alves.