Présentation
Dans les années 1990, de nombreux travaux soulignent l’ampleur des inégalités entre générations. Sociologues et économistes mettent en évidence le désavantage des générations nées au début des années 1960 comparées aux cohortes des premiers-nés du baby-boom, en termes d’exposition au chômage, de salaire, d’accès aux emplois d’encadrement ou encore à la propriété du logement. Au-delà de la sphère professionnelle ou économique, certains de ces travaux mettent en cause plus généralement la concentration des positions de pouvoir dans les mains d’une seule génération, décrivant l’émergence d’une véritable « gérontoclassie ».
Si ces travaux pionniers ont permis d’éclairer les effets de « la crise » sur la succession des générations, ils ont également parfois laissé dans l’ombre une dimension importante, celle des inégalités intragénérationnelles, et de leur re- production de génération en génération. Certes, la « grande transformation » du capitalisme et la mondialisation des échanges qui interviennent dans les an- nées 1970 modèlent les conditions dans lesquelles les générations montantes entrent dans l’âge adulte et sur le marché du travail, tout comme les conditions dans lesquelles elles héritent des capitaux de la génération précédente. Mais elles n’ont pas remis en cause la reproduction des rapports sociaux, et elles contribuent au contraire à creuser les inégalités entre classes sociales au sein de chaque génération. Inégalités inter- et intragénérationnelles doivent ainsi être articulées afin de mieux décrire le processus de stratification sociale. Cette journée d’étude vise à présenter des travaux permettant de faire progresser l’analyse en ce sens. Trois champs seront investigués : l’école, le travail et le logement.
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