Séminaire du laboratoire Cultures et sociétés urbaines, Sous la responsabilité de Tiphaine Barthélémy et Florence Weber.
Le mardi à l’IRESCO
Présentation du séminaire
Les transmissions familiales entre filiation et désaffiliation : approches pluridisciplinaires
Révélatrices, pour les juristes et les anthropologues, des règles et des représentations de la filiation auxquelles elles se réfèrent, les transmissions entre générations apparaissent aussi comme l’un des rouages par lesquels se reproduisent tant la répartition des richesses matérielles que les affiliations des individus à des entités collectives (famille, groupe professionnel, communauté religieuse, réseau politique, etc.). Le développement, dans les sociétés contemporaines, de certaines formes de transmission ( patrimoniales notamment) pourrait laisser croire que la filiation joue un rôle croissant dans l’accès aux richesses et, plus généralement, dans l’organisation sociale. Qu’en est-il au juste ? Ce phénomène n’est-il pas contradictoire avec les processus de fragmentation sociale, d’individuation des relations familiales, voire de " désaffiliation " constitués aujourd’hui en autant de stigmates de la modernité ?
Est-ce à dire que les transmissions familiales ont changé, qu’elles n’ont plus la même fonctionnalité ni le même sens qu’hier ? Inversement, n’ont-elles pas toujours été porteuses de contradictions latentes, plus ou moins actualisées ou dissimulées selon les contextes ou les moments des cycles d’expansion ou de repli familiaux ?
Le séminaire se propose d’explorer ces questions en croisant des approches disciplinaires différentes et en suggérant deux pistes de recherche susceptibles, l’une comme l’autre, de " dénaturaliser " les transmissions et d’en faire apparaître la complexité.
– La première consisterait à s’interroger, à partir de lieux et d’époques différents, sur la diversité des logiques de transmission, sur les formes d’appartenance ou d’exclusion d’affiliation ou de désaffiliation qu’elles génèrent selon la nature des biens transmis (matériels, techniques, symboliques, etc.)
– La seconde consisterait à se centrer, à partir d’études de cas, sur l’histoire des " ratés " de la transmission, des failles, des déchirures et des ruptures, qui, généralement peu étudiées, n’en sont pas moins révélatrices de la façon dont les individus appréhendent, subissent, infléchissent ou transforment les structures locales et globales dans lesquelles ils se meuvent, de la façon dont s’articulent, en somme, destinées individuelles et appartenances collectives.
Programme 2001-2002 consultable sur Calenda
Programme 2002-2003 consultable sur Calenda