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Séminaire de recherche

Atelier Balkans 2016-2017

Organisé et animé par :
Angeliki Drongiti, doctorante en sociologie à Paris 8, Cresppa-CSU.
Maria Kokkinou, doctorante en anthropologie à l’EHESS, IIAC-LAIOS.
Dimitris Kosmopoulos, doctorant en science politique à Paris Dauphine, IRISSO.
Milena Pavlovic, doctorante en anthropologie à Paris Nanterre, LESC.
Sarah Sajn, doctorante en science politique à Sciences Po Aix, CHERPA.
Georgia Sarikoudi, post-doctorante en anthropologie sociale, Université de Macédoine.

L’Atelier Balkans est conçu comme un espace de dialogue et de discussion pour les jeunes chercheurs travaillant sur les Balkans. L’atelier de lecture proposé cette année aura pour objectif d’interroger les représentations des Balkans et leurs transformations sociales, économiques et politiques contemporaines. Dans le cadre de nos questionnements, plutôt qu’un lieu, les Balkans pourront être considérés comme un projet. À partir de la diversité des cas nationaux, la lecture des articles proposés nous permettra d’appréhender les Balkans à travers leurs spécificités mais aussi comme un laboratoire pertinent pour des interrogations dépassant largement leur cadre : mémoire du communisme, travail, genre, économie de la dette.

Le fil rouge des 6 séances sera la condition postcommuniste qui, à des échelles spatiales et temporelles différentes, permettra aux participants de mener une réflexion collective et interdisciplinaire sur les Balkans et les divers systèmes politiques, sociaux et économiques auxquels ils s’intègrent. L’analyse de la chute des régimes communistes tout comme des mutations contemporaines des sociétés balkaniques non seulement exige la sortie d’un ethnocentrisme persistant mais peut aussi nous suggérer un renversement de perspective. Le paradigme Est-Ouest repose sur une dichotomie complexe qui se fait promotrice de divisions politique (démocratie/communisme), spatiale (Europe/Balkans), idéologique et temporelle (civilisé/barbare), mais les Balkans peuvent-ils nous aider à mieux comprendre l’Europe ?

Nous convions les jeunes chercheurs intéressés par ce travail théorique et méthodologique collectif à lire ou relire des articles et ouvrages fondamentaux qui jalonnent la littérature sur les Balkans. Chaque séance aura pour objectif la discussion croisée des approches proposées dans chacun des articles sélectionnés ainsi que leur confrontation avec les approches défendues par les participants dans leur propre recherche. L’atelier est ouvert à tous les jeunes chercheurs désireux d’approfondir les débats sur les problématiques liées à la construction des Balkans, à la mémoire, au travail, au genre, et à l’économie de la dette. Chaque participant devra s’engager à lire, pour des raisons évidentes de bon fonctionnement de l’atelier, les articles en discussion. Les plus courageux pourront également lire les articles complémentaires. Le partage de ressources supplémentaires sur chacune des problématiques sera largement encouragé dans une optique d’échanges, de développement mutuel, et en vue de la constitution d’une bibliothèque virtuelle partagée.
Les personnes intéressées sont invitées à écrire à l’adresse : atelier.balkans@gmail.com afin de recevoir les articles à lire pour chaque séance. [...] Suite dans le programme en pdf ci-dessous.

Présentation des séances

- 14 Novembre 2016 (10h-12h30) : La construction des Balkans : du barbarisme au balkanisme
Cette séance introductive abordera les questions de la construction des Balkans comme objet scientifique et de leurs représentations dans les imaginaires collectifs (locaux et européens). Le premier article est issu d’un ouvrage de R. Kaplan devenu symbole d’une vision culturaliste ayant dominée l’analyse scientifique et politique de nombreux phénomènes dans les Balkans, notamment à l’époque de la guerre en ex-Yougoslavie. S’il est largement cité par ces détracteurs, R. Kaplan n’est pas forcément lu et donc connu de tous. Cette séance sera l’occasion de s’atteler à la tâche afin également de comprendre (par la pratique) ce que Maria Todorova a conceptualisé comme le balkanisme. L’article de Milica Bakic-Hayden appliquant le concept d’orientalisme à l’ex-Yougoslavie viendra compléter cette seconde approche. Enfin, le balkanisme, demeurant un concept de référence des approches critiques contemporaines, sera confronté à sa réactualisation à travers un article de la même Todorova 18 ans après son ouvrage phare. Cette séance d’ouverture de l’atelier permettra de poser les bases d’une réflexion collective autour des cadres de l’analyse des phénomènes sociaux et politiques dans les Balkans, leurs particularités et leurs représentations. La discussion sera nourrie par les diverses positions adoptées par les participants vis-à-vis de ces approches fondatrices.

- 19 décembre 2016 (10h-12h30) : La mémoire du communisme
Cette seconde séance se propose d’interroger la mémoire du communisme dans ses multiples formes. L’article de Maria Todorova dresse un état de l’art sur la question de la nostalgie post-communiste qui permettra de situer nos échanges et nos positionnements. L’étude d’un village bulgare proposé par Gerald W. Creed prolongera le premier article en posant les bases d’une articulation entre la question de la nostalgie – phénomène profondément lié à la disparition d’un monde commun – et l’analyse du néoliberalisme. Avec un objet très différent, le troisième article de Lorena Anton ira à contre-pieds d’une mémoire plutôt « positive » du communisme, en élaborant les implications d’un passé traumatique vécu et raconté par ses protagonistes roumains. Enfin, l’article de Dejan Dimitrijevic offrira le cadre d’une discussion sur les usages politiques du passé entre révisionnisme et injonction à la réconciliation. La variété des approches et des objets au coeur de ces articles permettra d’ouvrir le débat sur une des questions les plus sensibles et les plus délicates de la période contemporaine dans les Balkans.

- 6 janvier 2017 (9h-11h) : La question du genre dans le sud-est européen
La question du genre est souvent mise à part des grandes problématiques liées à la "transition" post-communiste ou post-conflit. Cette séance revendique justement sa centralité et sa pertinence dans l’analyse des mutations induites par des changements de régimes et de modèles aux niveaux national, régional et global. On ouvrira notre séance sur le genre dans le sud-est européen avec l’article de Biljana Kasić qui mêle une interrogation sur les relations et les divisions entre Est et Ouest à une réflexion sur les mouvements féministes qui en découlent. Dans une perspective très proche, Ioana Cîrstocea aborde la question du genre en dénonçant l’orientalisation de l’Est et en soulignant l’importance du passé dans la revendication de la différence. Enfin, l’étude de Vesna Kesić a comme protagonistes les femmes du territoire ex-yougoslave, souvent scindées entre une identité de genre, garante d’émancipation, et une identité ethnique, soumise à la nation. Cette séance sera ainsi l’occasion d’aborder la question des intersections entre, notamment, post-communisme, féminisme et nationalisme.

- 13 février 2017 (9h-11h) : Économie et travail dans les Balkans
Au cours de cette séance, nous aborderons la condition post-socialiste à travers le prisme du travail et de l’économie dans les Balkans. En nous appuyant sur diverses analyses des significations et des transformations récentes du monde du travail, nous pourrons développer, dans la continuité avec les séances précédentes, nos questionnements sur la complexité et les contradictions inhérentes à condition post-socialiste. L’article de Rory Archer and Goran Musić permettra de situer nos questionnements sur les mutations contemporaines du monde du travail par la compréhension de l’usine et de la working class dans la Yougoslavie socialiste. David Kideckel portera ensuite notre regard sur les conséquences sociales de la désindustrialisation sur les individus, les familles et les groupes de travailleurs en Roumanie. Enfin, en s’immisçant dans les affaires économiques d’un territoire yougoslave, devenu serbe et aujourd’hui indépendant, l’article d’Anna Danielsson interrogera le lien strict existant entre l’économie informelle, sa conceptualisation et son utilisation dans les pratiques des organisations internationales au Kosovo.

- 13 mars 2017 (9h-11h) : La crise grecque et le problème de la dette dans le sud-est européen
Un des événements ayant secoué la péninsule balkanique ces dernières années est d’ordre économique et politique et dépasse largement les spécificités régionales d’économies souvent dites "en transition". L’analyse de la crise grecque sera l’occasion de revenir sur les rapports centre-périphérie, les rapports entre les pays de la péninsule et l’Union Européenne, mais aussi le modèle néolibéral. Ce sera également l’opportunité de rappeler que les problématiques liées à l’économie de la dette ne concernent pas uniquement la Grèce, mais bien toute la région qui nous intéresse. De plus, la problématique ne date pas de 2008, mais bien d’avant même 89 comme nous l’explique l’article de Andreja Zivkovic sur l’introduction de l’économie de marché en Yougoslavie, avant, pendant et après la guerre. Nous débuterons cette séance avec un documentaire réalisé par Niki Velissaropoulou sur les effets de la crise grecque et plus spécifiquement sur les situations des dispensaires sociaux et les mouvements de solidarité citoyens qui nous ramènera à la condition post-socialiste de l’Europe dans son ensemble, confrontée à la nécessité de repenser l’alternative socialiste sinon solidaire.

- 18 avril 2017 (9h-11h) : Pour une approche transnationale des Balkans ?
Dans la veine des séances précédentes qui tentaient de repérer des dynamiques convergentes aux pays de la péninsule balkanique, cette dernière séance clôturera cet atelier par une discussion autour de la possibilité d’une approche transnationale des Balkans. La production scientifique est souvent basée sur des cas d’études nationaux, or une approche transnationale renvoie à la possibilité de traiter d’un phénomène de manière transversale, intra-régionale notamment, elle renvoie également à l’analyse de réseaux transnationaux. La question du dépassement du cadre national dans l’analyse des phénomènes mais aussi dans l’imagination « de mondes institutionnels nouveaux » dépassant le modèle de l’État-nation sera au centre de cette réflexion. Nous appréhenderons ainsi les Balkans, comme potentiel « laboratoire géopolitique international » (Prévélakis, 2005) à l’appui d’articles utilisant différents cadrages, historique, géographique, et politique dans l’analyse transnationale des Balkans.







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