Michèle Ferrand, Françoise Imbert et Catherine Marry L’excellence scolaire : une affaire de famille. Le cas des normaliennes et normaliens scientifiques. Préf. de Christian Baudelot. Paris : L’Harmattan, Coll. Bibliothèque de l’éducation, 1999 - 210 p.
En l’espace de deux ou trois décennies, les filles ont réussi une percée spectaculaire dans le domaine des études supérieures. Pourtant celles qui réussissent à entrer à l’Ecole normale supérieure dans les disciplines scientifiques dites « dures », comme les mathématiques et la physique, restent l’exception. C’est pour comprendre ce paradoxe que trois chercheurs, Michèle Ferrand, Françoise Imbert (Laboratoire Cultures et sociétés urbaines, CNRS) et Catherine Marry (LASMAS, Institut du longitudinal, CNRS) ont enquêté sur ces exceptions : pourquoi certaines filles réussissent-elles malgré tout ? Qu’ont-elles de particulier ? De quelles familles viennent-elles ? Ces sociologues ont analysé les stratégies éducatives des familles des normaliennes. Elles ont mis en évidence les conditions personnelles et familiales qui ont autorisé ces destinées improbables en soulignant, dans l’histoire familiale des jeunes normaliennes scientifiques, une réappropriation par ces jeunes filles d’un héritage scientifique familial, la présence d’une mère de formation scientifique et une attitude non discriminatoire des familles vis-à-vis des études des filles. Si les normaliennes sont très peu nombreuses en physique et en mathématiques, elles ont investi des domaines scientifiques (chimie, médecine, agronomie, biologie) correspondant à leurs goûts ; elles sont donc peut-être plus libres de leurs choix que les garçons.