Laure Crépin, "Les conséquences résidentielles des séparations conjugales : articuler les inégalités de classe et de genre dans la France contemporaine", thèse de doctorat en sociologie réalisée à l’Université Paris 8, sous la direction de Fanny Bugeja-Bloch et de Camille Peugny
jeudi 16 juin 2022 à partir de 14h00, Site Pouchet du CNRS, salle de conférences
Composition du Jury
Mme Céline Bessière, Professeur des Universités, Université Paris Dauphine, IRISSO – Rapporteure
Mme Catherine Bonvalet, Directrice de recherche émérite, INED – Rapporteure
Mme Fanny Bugeja-Bloch, Maîtresse de conférences, Université Paris Nanterre, CRESPPA – Codirectrice de thèse
Mme Joanie Cayouette-Remblière, Chargée de recherche, INED
Mr Philippe Coulangeon, Directeur de recherche CNRS, Science Po Paris, OSC
Mr Camille Peugny, Professeur des Universités, Université Versailles Saint-Quentin, Printemps – Co-directeur de thèse
Depuis le début des années 2000, les prix immobiliers augmentent plus vite que les revenus, en particulier dans les grandes villes françaises. Les temps d’attente pour obtenir un logement social sont de plus en plus longs. Dans ce contexte, l’objet de cette thèse est d’étudier les trajectoires résidentielles des personnes ayant rompu une union cohabitante en France métropolitaine, à l’aide de méthodes quantitatives (Enquêtes Logement 2002, 2006 et 2013 (INSEE) ; Statistiques sur les Ressources et les Conditions de Vie (Eurostat) (2004 – 2015) ; « Mon Quartier, Mes Voisins » (INED - CNRS Centre Max Weber, 2018)), et qualitatives (34 entretiens).
Nous étudions d’abord ce que le contexte des séparations produit en termes de trajectoires sociales et résidentielles. Les ruptures peuvent participer à des trajectoires de « déclassement au cours du cycle de vie », pour celles et ceux vivant à la fois des déstabilisations professionnelles, familiales et résidentielles. Celles-ci s’articulent à des « trajectoires résidentielles descendantes », massives, en raison du contexte des séparations (déménagement dans l’urgence, baisse des ressources économiques). Nous démontrons ensuite que les ruptures conjugales participent à la croissance des inégalités de logement, inégalités selon la classe et le genre. Les ressources de l’entourage ont tendance à augmenter plutôt qu’à réduire ces inégalités.
Au croisement entre sociologie du genre et des classes sociales, sociologie du logement et sociologie de la famille, cette thèse mêlant à parts égales matériaux quantitatifs et qualitatifs contribue à questionner la place du logement dans les dynamiques de la stratification sociale.
Mots-clés : logement ; séparations conjugales ; trajectoires résidentielles ; classes sociales ; genre ; famille ; articulation des méthodes quantitatives et qualitatives.