Thèse soutenue
"Soigner et réhabiliter les blessés militaires en France. Des logiques de travail entre normes, moyens et compromis", thèse à l’Université Paris 8, sous la direction de Régine Bercot. Thèse soutenue le 17 juin 2019. Membres du jury : – Mme Régine Bercot, Professeure des universités en sociologie, Université Paris 8 – Vincennes – Saint-Denis, CRESPPA-GTM (Directrice de thèse)
– M. Michel Castra, Professeur des universités en sociologie, Université de Lille,
CeRIES (Rapporteur)
– Mme Marie-Renée Guével, Maîtresse de conférences en sciences de l’éducation, EHESP, Arènes
– M. Sébastien Jakubowski, Professeur des universités en sociologie, ESPE Lille Nord de France, CLERSE (Président du jury)
– M. Alexandre Mathieu-Fritz, Professeur des universités en sociologie, Université Paris-Est Marne-la-Vallée, LATTS (Rapporteur)
Résumé :
Cette thèse étudie le travail de soin et de réhabilitation des blessés de guerre, plus largement des blessés militaires, à partir d’un travail d’enquête notamment effectué dans un service de médecine physique et de réadaptation et dans un service de psychiatrie d’un hôpital militaire.
La réhabilitation est un processus à la fois médical et social.
Médical, le travail engage des équipes de médecins et de professionnels paramédicaux, qui coopèrent avec le blessé pour favoriser les conditions d’une réinsertion. Cela passe par un travail des soignants et des blessés sur le corps et le psychique. Que les blessés soient des militaires n’est pas insignifiant.
Par ailleurs, les spécificités du Service de santé des armées ― celles notamment des hôpitaux d’instruction des armées, de leurs personnels, des organismes de reclassement ― influent sur le travail.
Le contexte social et culturel de l’armée française favorise le soin, mais peut aussi le complexifier. Les conditions de la réhabilitation et les choix médicaux et sociaux ne sont pas compréhensibles sans la prise en compte du régime de droit social des blessés de guerre et, dans une mesure moindre, des blessés militaires. La durée des congés, les normes de prise en charge des équipements, le niveau des pensions sont spécifiques et plus avantageux. L’action sociale est largement fonction des moyens et de leurs modes d’attribution. Elle infléchit également les processus de travail. De ce fait, le cadre de l’armée joue particulièrement sur les conditions de la réhabilitation, en lien avec le cadre juridique. Au-delà du cure, la question du care se pose pour caractériser les formes du rapport social engagé dans la réhabilitation. Le monde des blessés militaires présente des particularités : globalement, le faible niveau de diplôme des blessés militaires favorise peu la réinsertion dans le civil ; il existe un intérêt économique fort à demeurer dans l’emploi militaire (niveau des salaires, importance des primes), qu’il ne faut pourtant pas surestimer, car les pensions sont d’un niveau élevé. Quand la blessure n’est pas radicalement invalidante, apparaît un problème d’arbitrage entre l’intérêt au maintien dans l’armée et celui de la réforme.
Les soignants soulignent une certaine posture des patients vis-à-vis du soin, en lien avec des histoires de vie et des parcours professionnels. Les blessés sont particulièrement coopérants dans la mesure où leur formation militaire, mais aussi la sélection dont ils ont fait l’objet les ont socialisés à cette posture.
Publications
Chapitres d’ouvrages
- APELLE, Mathilde, « La recherche d’une identité professionnelle. L’exemple des soignants des hôpitaux militaires », in Marie-Renée Guével (dir.), Inclure sans stigmatiser. Emploi et handicap dans la fonction publique, Rennes, Presses de l’École des hautes études en santé publique, 2018, pp. 239-249.
- APELLE, Mathilde, « Mobilisations sociales et politique des droits. Les précurseurs : l’exemple de Justus Henning Boehmer », in Benoît Eyraud, Julie Minoc, Cécile Hanon (dir.), Choisir et agir pour autrui ? Controverses autour de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées, Montrouge, Doin Éditeurs, 2018, pp. 223-227.
Communications
Animation de la recherche
2018
– Co-organisatrice du séminaire "Dispositif de recherche participative - débat sur les enjeux et les modalités", EHESS, Paris, 17 mai 2018.
2016
- Membre du comité d’organisation du « Colloque doctoral du CRESPPA », Paris, 14 et 15 novembre 2016.
– Co-organisatrice de la journée d’étude « Recherche en soins primaires : quelle réalité et quelles perspectives ? », EHESP, Paris, 18 octobre 2016.
2015
- Participation à l’organisation de la 4ème Conférence annuelle ALTER, « Interroger les sociétés contemporaines à la lumière du handicap », EHESS, Paris, 2 et 3 juillet 2015.
– Participation à l’organisation de la Conférence internationale « Garantir les capacités civiles et politiques des personnes en situation de vulnérabilité », INALCO, Paris, 28, 29 et 30 octobre 2015.
De 2014 à 2016
– Co-organisatrice de l’atelier de doctorant.e.s et docteur.e.s du Cresppa (CSU- GTM- LabTop), Atelier mensuel, Paris.
De 2014 à 2018
– Co-organisatrice du séminaire « jeunes chercheurs Handicap(s) et Sociétés » de l’EHESS, Séminaire mensuel, Paris.
Enseignement
2017 – 2018
– Attachée temporaire d’enseignement et de recherche (ATER), poste plein temps.
Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis.
– Premier semestre : « L’enquête par questionnaire »
– Second semestre : « Traiter les données statistiques »
– L2 de sociologie, deux groupes – 192 heures TD
2016 – 2017
– Chargée de cours
Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis
– Premier semestre : « L’enquête par questionnaire »
– L2 de sociologie – 39 heures TD