Emmanuelle Carinos Vasquez
Cresppa-GTM
59-61 rue Pouchet
75849 PARIS CEDEX 17
Lui écrire
6 septembre 2022
Doctorante à l’Université Paris 8
Rapports sociaux de pouvoir (sexe, classe, race)
Emmanuelle Carinos « Dénoncer, justifier, performer la violence dans le rap français contemporain », thèse à l’Université Paris 8, sous la direction de Michel KOKOREFF.
Le rap reste associé, dans son traitement médiatique, judiciaire et politique, à la violence. Pourtant, dans l’exercice quotidien d’apprentissage, de production et de performance du genre, la violence au sens strict tel que R. Collins la définit (des coups portés dans une situation de tension), est rare (Collins, 2008). Cette thèse vise à élucider cette tension entre la rareté de la violence dans les faits et la prégnance de la violence dans les discours. Elle étudie les formes prises par les assignations, dénonciations et justifications de la violence du rap dans l’espace public en croisant une sociologie des rapports sociaux de pouvoir et une sociologie des affaires d’inspiration pragmatique. Elle montre que les modes de justifications et de dénonciations de la violence sont traversés par ces rapports sociaux de pouvoir, liés à l’assignation du rap au minoritaire (Hammou 2009, 2012) et à la place des cibles éventuelles de cette violence dans les rapports sociaux de pouvoir (groupes minoritaires ou majoritaires). Elle s’attache ensuite à étudier la question d’un point de vue endogène à partir d’un positionnement intersectionnel (Kocadost, 2017) et à travers une ethnographie multisituée au sein du monde du rap. Celle-ci s’est déroulée pendant plusieurs années, via la participation à un webzine spécialisé, donnant lieu à une quarantaine d’entretiens avec des acteur.rices varié.e.s du monde du rap - amateur.rices, artistes, personnels de renfort... Comment la question se pose-t-elle pour les personnes qui pratiquent, performent, vendent, promeuvent, écoutent cette musique ? Comment expliquer le nombre grandissant d’amateur.rices d’un genre associé à la violence, notamment du point de vue des publics minoritaires, parfois cibles, en tant que groupes, de la violence en question ? Cette question sera abordée notamment à travers la réception par des amatrices de la violence sexiste attribuée au genre.
Emmanuelle Carinos et Karim Hammou (dirs.) Perspectives esthétiques sur les musiques hip hop, Marseille : Presses universitaires de Provence, coll. « Chants Sons », 2020 - 270 p.
Ce cours porte sur l’émergence et l’histoire du rap français, des années 1980 à l’orée des années 2010. Cette année, le cours insistera davantage sur l’articulation de la sociologie des rapports sociaux de pouvoir et de l’interactionnisme d’Howard Becker dans l’émergence et la construction d’un genre musical minoritaire. Comment expliquer la place particulière du rap en France ? Quels effets les rapports sociaux de pouvoir ont-ils dans son évolution ? Le cours se veut non seulement une ouverture vers la socio-histoire d’un genre musical, un enseignement illustré de la complémentarité des méthodes en sciences sociales mais aussi une porte d’entrée vers les débats et enjeux d’une sociologie des rapports sociaux de pouvoir et de l’interactionnisme.
Ce cours propose d’enseigner les débats épistémologiques et méthodologiques relatifs à l’approche de la violence en sciences sociales, récapitulés dans deux articles essentiels : celui, publié en 1984 dans un numéro d’Études rurales par Élisabeth Claverie, Jean Jamin et Gérard Lenclud intitulé “Une ethnographie de la violence est-elle possible ?” et celui de Michel Naepels, “Quatre questions sur la violence” (2006). Les séances d’introduction identifieront d’abord les problèmes propres à la catégorisation du phénomène, de la définition situationnelle propre à la microsociologie de Randall Collins à, celle, extensive, de la “violence symbolique” bourdieusienne en passant par le “continuum de violence” proposé dans l’ethnographie urbaine états-unienne (Scheper-Hughes & Bourgois 2004). La violence ne faisant pas l’objet d’un “domaine autonome d’enseignement et de recherche” (Crépon 2010), la suite du cours sera consacrée à des séances plus thématiques, bien que transversales. Deux séances traiteront de la question, centrale, de la violence et du genre, l’épistémologie féministe étant décisive dans le renouvellement de l’approche scientifique du phénomène (Hanmer & Maynard, 1987 : Graeber, 2015) et la question de la violence des femmes soulevant des enjeux épistémologiques et politiques cruciaux (Cardi & Pruvost, 2012). Les suivantes aborderont la notion dans les domaines de la sociologie politique, du droit et de la culture.
CSU: Axe « Ville » : catégories et ségrégations urbaines | Axe « Culture » | Axe « Santé » | Positionnements méthodologiques |
GTM: Axe1. Dynamiques sociodémographiques | Axe 2. Migrations, mobilités et pays du Sud | Axe 3. Le travail à l’articulation des relations entre métiers et expression différenciée des émotions |
LABTOP: Axe 1 : “Représenter” | Axe 2 : Cirulations transnationales et asymétries de pouvoir | Axe 3 : Genre et Biopouvoir | Questions transversales |