Aurélien Carotenuto-Garot, « "Les Sisyphes de l’urgence sociale" : Les facteurs structurels et les raisons individuelles de la fabrique sociale du sans-abrisme », sous la direction de Stéphane Rullac.
Soutenue le mardi 24 janvier 2023 à l’Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, devant un jury composé de :
M. Stéphane Rullac, Professeur ordinaire HETSL (HES-SO), LaRess (Suisse), directeur de thèse ;
Mme Pascale Pichon, Professeure des université, Université Jean Monnet Saint-Etienne, Centre Max Weber, présidente du jury ;
Mme Maryse Bresson, Professeure des universités, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, laboratoire Printemps, rapporteure ;
M. Emmanuel Jovelin, Professeur des universités, Titulaire de la Chaire du travail social et intervention sociale CNAM, FOAP, rapporteur ;
M. Julien Damon, Professeur associé Sciences Po, Conseiller scientifique de l’Ecole national supérieure de sécurité sociale (En3s), examinateur.
Résumé :
Dans le cadre de ma thèse en sociologie, j’ai cherché à comprendre comment s’articulent les facteurs structurels (manque de logements, politique migratoire, fonctionnement du secteur AHI) et les raisons individuelles (pratiques, représentations et stratégies de l’acteur social), responsables de l’augmentation du nombre de personnes sans-domicile en France. Au terme de ce travail, les principaux rouages de la fabrique sociale du sans-abrisme ont été mis à jour.
Je suis en mesure d’apporter une réponse détaillée à ce questionnement grâce au point de vue inédit que j’ai obtenu au sein des institutions chargées de prendre en charge le sans-abrisme. En effet, de 2015 à 2018, j’ai été embauché en tant que doctorant-chercheur CIFRE, au sein d’un Service Intégré d’Accueil et d’Orientation (SIAO) d’Île-de-France. J’y ai mené des investigations sociologiques, dans une démarche de science appliquée et, dans le même temps, j’ai collecté les données sur lesquelles ma thèse se fonde.
Ainsi, j’ai été intégré au cœur du secteur de l’Accueil, de l’Hébergement et de l’Insertion (secteur AHI). J’y ai mené une étude ethnographique approfondie du travail de ses acteurs et du quotidien des sans-domicile. Aussi, cette thèse a été l’occasion de décrire les principales étapes et dynamiques du processus de transformation de soi expérimenté par les sans-domicile. À cette fin, j’ai réalisé un suivi s’étendant sur plusieurs années, de 80 ménages sans-domicile afin de proposer une modélisation de la carrière de sans-domicile.
