Rosanna Sestito, « Les “naissances glamour “ en Iran : l’augmentation de l’accouchement par césarienne entre institutions médicales et pratiques quotidiennes », thèse en préparation à l’Université Paris Nanterre, sous la direction de Carole Brugeilles et de Lucia Direnberger (LEGS).
Ma thèse s’intéresse à l’accouchement par césarienne en Iran dans la région de Yazd dans une perspective socio-anthropologique. Elle vise à analyser de quelle manière, depuis plusieurs années, une politique de natalité et de régulation démographique est mise en place dans ce pays avec la répression de l’avortement, la contraception payante et une forte propagande pour un accouchement par voie basse. Par la question de la césarienne, mon projet vise à analyser les conceptions divergentes de l’accouchement. D’un côté il s’agit d’une conception qui vise à voir l’accouchement comme un processus physiologique et qui ne relève pas forcement d’une hyper-technicisation et hyper-médicalisation ; de l’autre, il s’agit d’une conception de l’accouchement et de la grossesse comme un état en soi dangereux et pathologique justifiant ainsi l’appropriation institutionnelle et la bio-médicalisation des parturientes en le ramenant à l’idée de l’instinct. Ces perspectives renvoient aussi à des modalités distinctes d’évaluation de l’accouchement, focalisées sur des critères quantitatifs ou qualitatifs, et questionnent la légitimité des politiques de santé maternelle de l’OMS face à l’augmentation de l’accouchement par césarienne. La perspective intersectionnelle post-colonialiste et la remise en cause des normes reproductives occupent une place importante dans la dimension politique de cette mise en discussion