13 mai 2019 : 14h00 -17h00
CNRS, site Pouchet, salle 255
59/61, rue Pouchet, 75849 Paris, cedex 17
Cette séance a pour enjeu de présenter deux livres récents publiés par des chercheurs de l’équipe Cresppa-GTM et de discuter de la pluralité des manières de faire de la sociologie.
Claude Dargent, Yannick Fer et Raphaël Liogier (dirs.), Science et religion, CNRS Editions, 2017
Présentation : Charles Soulié (Paris 8/CESSP)
La question des relations entre science et religion est un classique de la controverse. Souvent vues comme conflictuelles, ces relations peuvent être envisagées à partir de différents points de vue. Bien des disciplines ont en effet des choses à dire dans ce domaine. Anthropologie, philosophie, histoire, droit seront ainsi convoqués dans les contributions rassemblées dans cet ouvrage.
La sociologie y occupe néanmoins une place privilégiée. De Émile Durkheim et Max Weber jusqu’aux auteurs les plus contemporains, sociologie des religions et sociologie des sciences ne cessent en effet de se croiser. Et les différentes études de cas présentées dans l’ouvrage démontrent qu’on ne peut pas réduire les rapports entre sciences et religions à un combat structurel : si les exemples de conflit sont nombreux, on constate aussi l’existence de « zones grises » où ces deux registres se rencontrent et se mêlent.
Azzedine Grimbou et Michel Kokoreff, Le vieux. Biographie d’un voyou, Editions Amsterdam, 2019
Présentation : Henri Bergeron (SciencePo/CNRS/CSO)
Fruit d’une rencontre entre le sociologue Michel Kokoreff et d’Azzeddine Grimbou, Le Vieux est un monologue qui retrace la carrière d’un délinquant. Né dans une famille ouvrière immigrée, Le Vieux grandit dans les Hauts-de-Seine. Après avoir quitté l’école à 14 ans, cambriolages, braquages et trafics de drogue lui permettent de rompre provisoirement le cercle de la reproduction sociale et de se hisser au sommet de la voyoucratie, avant d’en chuter. Décrivant l’ordinaire de la criminalité organisée, ses transformations entre 1970 et aujourd’hui, celles du travail, des prisons, des politiques publiques, Le Vieux n’est pas la geste héroïque d’un bandit. Il montre au contraire comment les criminels, mus par un désir mimétique, ont banalement incorporé les normes dominantes de la société de marché, comment l’exception rencontre la norme ; l’illégalisme, la loi ; l’aventure, la routine ; la déviance, le conformisme ; la marginalité, la domination dans une seule et même violence sociale.