« Le présent dossier porte sur les métiers héroïques, face à l’urgence, au danger et à la mort. « Héroïques », car on pourra constater que cette représentation du métier est une des réponses élaborées à la confrontation au danger, dans ces collectifs de métier exclusivement, ou presque exclusivement, masculins. Cela ne surprendra personne, tant le pompier, par excellence, bénéficie chez les profanes de cette image du gentil et généreux héros qui brave le feu pour venir secourir les pauvres victimes d’incendies, « femmes et enfants d’abord », au sacrifice parfois de sa propre vie. Mais, si l’on dépasse cette présentation de soi qui s’impose au vu de l’activité, si l’on va voir derrière cette façade à laquelle souscrivent les profanes que nous sommes, et si l’on passe, comme le dit E. C. Hughes (1958), « à travers le miroir » : cet héroïsme existe-t-il aussi de la même façon pour ces professionnels ? Quels rôles et quelles fonctions remplit-il ? À quels moments et selon quelles modalités est-il « activé » ? Quelles mises à l’épreuve ou érosions subit-il ? Et comment faire autrement ? » (Extrait de l’introduction)