Jean-François Laé, Marianne Kempeneers, « L’archive personnelle, la grande oubliée », Sociologie et sociétés, Vol. 40, n° 2, automne 2008.
Présentation du dossier :
Ce numéro dessine les contours d’une sociologie des documents personnels. Habituellement réservé aux historiens avec leurs concepts de micro-histoire, de critique des documents, de corpus, le terrain où nous nous situons ici questionne le grand partage qui cantonne le sociologue aux interactions avec les vivants et l’historien aux seules archives. En recourant à l’expression « sociologie des documents personnels », nous souhaitons ébranler cette ligne de partage, peser sur les questions communes à ces deux disciplines : les cadres de l’écriture dans l’espace personnel, les prises subjectives activant ces documents (lettres, notations, curriculum vitae, cahiers de comptes, dossiers de réclamations, albums de photos, etc.), les injonctions qui les suscitent, les formes recherchées d’expression et, enfin, la réflexivité qui s’en dégage, tant pour le scripteur que pour le lecteur. Rappelons qu’après Jack Goody, les ouvrages collectifs dirigés par Daniel Fabre, Béatrice Fraenkel et Philippe Artières ont ouvert l’étendue des domaines et des terrains sur les écritures, notamment par les usages et les pratiques graphiques dans les sociétés contemporaines. Le début des années quatre-vingt-dix marque un véritable tournant dans la recherche sur les écritures et la lecture en sciences sociales... Lire la suite
Professeur émérite à l’Université Paris 8
Cresppa-GTM
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