Léa Maroufin, "Le commerce des émotions patrimoniales. Prises et emprises des objets du passé dans les sociétés de marché, à partir de l’exemple de la grotte Chauvet", projet de thèse de doctorat en sociologie à l’Université Grenoble Alpes, sous la direction de Martine Kaluszynski (direction principale, Pacte) et de Violaine Roussel (codirection).
À partir de l’exemple de la grotte Chauvet, l’objectif de cette thèse est de proposer une méthode qui articule les dimensions diachroniques et synchroniques du processus de patrimonialisation. En effet, ces deux régimes sont habituellement dissociés entre des travaux portant soit sur l’histoire des objets (par exemple, l’histoire des politiques publiques patrimoniales), soit sur leur vie sociale actuelle (par exemple, par l’étude de la réception auprès des publics). Ce travail propose d’appréhender différemment la chaîne patrimoniale en insistant sur la complémentarité de ces dynamiques : si la chronologie permet de dessiner les grandes lignes du code patrimonial réalisées en amont, la patrimonialité reste en permanence renégociée au travers de pratiques incarnées. D’une part, l’étude socio-historique des politiques publiques permet de comprendre les racines qui sous-tendent la valeur actuelle de l’objet. D’autre part, l’approche ethnographique auprès des professionnels du tourisme, des guides du facsimilé et des visiteurs éclaire la manière dont la valeur continue de se fabriquer et de se négocier au quotidien.
Thèse avec le soutien de la région Auvergne-Rhône-Alpes