Isabelle Mayaud
Cresppa-LabTop
59-61 rue Pouchet
75849 Paris Cedex 17
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13 juin 2022
Docteure en sociologie
Isabelle Mayaud est sociologue et rattachée au Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris (CRESPPA – UMR 7217). Docteure spécialiste de sociologie des sciences, de sociologie de la culture et de sociologie historique du politique, ses terrains de recherche croisent art et science pour interroger les dynamiques d’innovation collective. Elle exerce actuellement à Universcience (Cité des sciences et de l’industrie et Palais de la découverte) et en tant que chargée de recherche freelance.
Isabelle Mayaud is a sociologist at the Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris (CRESPPA - UMR 7217). She holds a PhD and is a specialist in the sociology of science, the sociology of culture and the historical sociology of politics. Her research fieds cross art and science to question the dynamics of collective innovation. She currently works at Universcience (Cité des sciences et de l’industrie and Palais de la découverte) and as a freelance researcher.
Ses recherches doctorales, à la croisée de la sociologie des sciences, de la sociologie de la culture et de la sociologie historique du politique, éclairent les transformations de l’espace des sciences de la musique à partir du XVIIème siècle en Europe, pour développer une approche processuelle et configurationnelle du changement dans les sociétés modernes et contemporaines.
Elle a par ailleurs réalisé une étude en binôme, avec Myrtille Picaud, sur les pratiques musicales qui ont émergé lors de l’occupation d’une place publique en France en 2016 (dite « Nuit Debout »), dans le prolongement de la mobilisation contre la loi de réforme du droit du travail.
Depuis une dizaine d’années, elle mène également différentes enquêtes, seule ou en équipe (avec Laurent Jeanpierre et Séverine Sofio principalement), sur les professionnels des arts visuels – les intermédiaires du marché de l’art, les commissaires d’exposition d’art contemporain, les critiques, les artistes et les structures en région, les lieux de travail mutualisés. Ces terrains artistiques permettent de questionner les métamorphoses du monde du travail contemporain.
L’étude de la Chaire arts & sciences (École polytechnique, École nationale supérieure des Arts Décoratifs-PSL, Fondation Daniel et Nina Carasso) réalisée en 2021-2022, prolonge une réflexion théorique engagée dans le cadre de ses recherches doctorales sur les divisions des domaines savants et artistiques et les dynamiques sociales qui président à la formation d’espaces professionnels hybrides.
Elle est présentement responsable, avec Emmanuel Ory, de l’Observatoire des publics en ligne d’Universcience (Cité des sciences et de l’industrie et Palais de la découverte), initié en 2020.
Sous-domaines de recherche :
Qualifiée aux fonctions de maîtresse de conférences en section 19 (Sociologie, démographie), 22 (Histoire et civilisations : histoire des mondes modernes, histoire du monde contemporain, de l’art, de la musique) et 72 (Épistémologie, histoire des sciences et des techniques)
Isabelle Mayaud « Sciences de la musique sans frontières ? Contribution à une sociologie du processus de primitivisation », thèse à l’Université Paris 8 – Vincennes – Saint-Denis, sous la direction de Laurent Jeanpierre, soutenue le 2 février 2018, 771 p. + 231 p. d’annexes
Jury composé de :
M. Estebán Buch, Directeur d’études, EHESS, CRAL (rapporteur)
M. Vincent Dubois, Professeur de science politique, Université de Strasbourg, SAGE (rapporteur)
Mme Jacqueline Eidelman, Conservatrice générale du patrimoine, Ministère de la Culture (examinatrice)
M. Laurent Jeanpierre, Professeur de science politique, Université Paris 8, CRESPPA (directeur)
M. Arnaud Saint-Martin, Chargé de recherche en sociologie, CNRS, CESSP (examinateur)
Mme Emmanuelle Sibeud, Professeure d’histoire contemporaine, Université Paris 8, IDHES (examinatrice)
Résumé
Cette thèse analyse la division des domaines des sciences de la musique et la hiérarchisation des répertoires musicaux qui lui est corrélative. La recherche s’appuie sur une enquête socio-historique menée à partir du cas français et sur plusieurs sources courant du début du XVIIème au milieu du XXème siècle. Elle mobilise des ressources manuscrites et imprimées (documents administratifs, archives savantes et muséales, actes de congrès et autres imprimés issus des Expositions universelles, archives du secteur de l’édition, pièces documentant la collecte et la conservation d’instruments de musique, de chansons et d’enregistrements sonores) qui sont traitées à l’aide de plusieurs méthodes (analyse lexicale, sociologie des textes, bases de données, ethnographie historique).
L’enquête met en lumière une configuration de patrimonialisation de la musique pilotée par l’État-nation français, qui participe d’un processus de longue durée de différenciation du social par la musique. Des opérations de collecte et de conservation des objets de musique sont impulsées par le Second Empire et confortées par la Troisième République. Elles concourent à assigner certains répertoires, portés par des populations vivantes, à une anhistoricité – un en-deçà de l’histoire. Ceux-ci sont distingués d’un répertoire « moderne » dont l’histoire comparée de la musique puis la musicologie s’attachent à décrire les progrès. Considérés comme légitimes durant plusieurs décennies, ces différenciations savantes sont aujourd’hui interrogées par les praticien·ne·s de ces domaines. En historicisant l’émergence du couple oppositionnel primitif/civilisé sous-jacent aux divisions des sciences de la musique et des répertoires musicaux, cette thèse voudrait contribuer à nourrir ces débats contemporains.
Mots clés : différenciation savante ; ethnomusicologie ; frontières symboliques ; histoire littéraire ; histoire comparée de la musique ; identités symboliques ; musicologie ; musique ; nation ; patrimoine ; politique culturelle ; primitivisation ; sciences humaines et sociales ; traditions populaires
Pour cette thèse : Lauréate de la bourse d’étude des collections du Musée du Quai Branly (2012-2013) ; Lauréate de la bourse d’étude de la Fondation Napoléon (2016)
Isabelle Mayaud et Séverine Sofio (coord.) « Nouveaux regards sur la critique d’art au XIXe siècle », Sociétés & représentations, n°40, 2015 – 384 p.
2021 : Membre du Bureau du RT 29 « Sciences et Techniques en Société », Association Française de Sociologie
2012- présent : Expertise ponctuelle d’articles pour les revues Poetics ; Revue d’anthropologie des connaissances ; Transposition. Musique et sciences sociales
2012- présent : Membre du Comité de rédaction et coresponsable des entretiens (avec Fanny Gribenski de 2012 à 2018, avec Alexandre Robert à partir de 2019). Revue Transposition. Musique et sciences sociales, coéditée par l’EHESS et la Philharmonie de Paris
Octobre-décembre 2020 : Enseignante contractuelle à l’Institut d’études européennes de l’Université Paris 8 – Vincennes – Saint-Denis, Master 2, Parcours Politiques et gestion de la culture en Europe, Cours magistral, "Arts visuels contemporains", (10 x 2h30)
Février-mars 2017 : Responsable de deux modules de formation, programme pilote Laboratoire d’apprentissage coopératif, ONG Médecins Sans Frontières, Paris, "Outils bibliographiques et techniques d’écriture", (2 x 2h30)
2013-2014 : Coorganisatrice de l’enseignement général "Anthropologie du « spectaculaire » et sociologie de la culture", EHESS, Marseille, avec Karim Hammou et Olivier Roueff, "A quoi servent les étiquettes ? Une approche sociologique et historique des catégories musicales", (3 x 4h)
CSU: Axe « Ville » : catégories et ségrégations urbaines | Axe « Culture » | Axe « Santé » | Positionnements méthodologiques |
GTM: Axe1. Dynamiques sociodémographiques | Axe 2. Migrations, mobilités et pays du Sud | Axe 3. Le travail à l’articulation des relations entre métiers et expression différenciée des émotions |
LABTOP: Axe 1 : “Représenter” | Axe 2 : Cirulations transnationales et asymétries de pouvoir | Axe 3 : Genre et Biopouvoir | Questions transversales |