Choukri Hmed et Laurent Jeanpierre (coord.), « Révolutions et crises politiques. Maghreb/Machrek » Actes de la recherche en sciences sociales, n°211-212, 2016.
Cinq années après les soulèvements des mondes arabes, pourquoi réunir à nouveau un ensemble de recherches à leur sujet ? N’y a-t-il pas déjà eu suffisamment de paroles autorisées, de contributions savantes promptes à analyser ces événements et à leur donner un sens ?
L’objectif du numéro est de proposer une lecture rarement mobilisée pour comprendre ces moments révolutionnaires : l’approche sociologique. Comment ces événements ont-ils bousculé les structures sociales et politiques des pays concernés ? De quelles façons cette histoire courte est-elle à réintégrer au sein des mutations sociales plus larges qu’ont connues ces sociétés ?
Fondés sur un travail empirique inédit, les six articles composant le dossier étudient ainsi les conséquences du déclassement des chômeurs diplômés tunisiens sur leurs dispositions à se mobiliser (Pierre Blavier), la recomposition du capital social des insurgés dans le cas syrien (Adam Baczko, Arthur Quesnay et Gilles Dorronsoro), l’impossibilité du soulèvement dans le cas algérien (Layla Baamara), le rôle de groupes professionnels comme les avocats dans la révolution tunisienne (Eric Gobe), les voies de la reconversion politique des Frères musulmans égyptiens entre 2005 et 2012 (Marie Vannetzel) et les modalités du passage d’une situation révolutionnaire à un résultat révolutionnaire dans le contexte tunisien (Choukri Hmed).