Cet axe de recherche du CRESPPA est centré sur les transformations et les recompositions des rapports de classe et de domination saisis par différentes méthodes d’enquêtes et à travers différents objets.
Pratiques de travail, émotions, résistances
Le CRESPPA s’appuie sur une longue tradition de recherches sur le travail, les travailleurs et travailleuses, en associant des enquêtes sur les trajectoires et pratiques, sur l’encadrement technique et gestionnaire du travail, ainsi que les formes de résistances collectives plus ou moins informelles dans les espaces organisés. Ce sous-axe est ainsi attentif aux contraintes du travail, aux résistances à l’ordre productif ou aux hiérarchies instituées. Le cadrage émotionnel permet également de prendre en compte les enjeux sociaux et subjectifs du travail ainsi que les transformations organisationnelles qui visent à les normer. Les recherches menées dans ce sous-axe dialoguent avec les recherches menées dans plusieurs autres axes (« Genre et rapports sociaux de sexe » et « Art, savoirs et culture » notamment).
Santé, inégalités et rapports de domination
Les travaux menés dans ce sous-axe relèvent de la sociologie de la santé, du corps, de la maladie et du handicap. Certains explorent les pratiques de santé (propres aux professionnels du champ médical comme aux usagers du système de santé), d’autres s’inscrivent plus spécifiquement dans une sociologie du corps, à travers une perspective généalogique attentive aux transformations de l’administration du vivant. Enfin, un troisième ensemble de travaux traite des usages politiques et sociaux des sciences, des savoirs et des normes sanitaires. Les recherches menées dans ce sous-axe rencontrent celles des axes transversaux « Genre et rapports sociaux de sexe », ainsi que « sociologie, histoire et théorie du politique ».
Spatialisation des inégalités, ségrégations
Les enquêtes sur la spatialisation des inégalités constituent une importante tradition de recherche du CRESPPA. Plusieurs projets visent à dresser une cartographie de la dimension territoriale de la structure et des rapports de classe en France et en Europe, certains portant plus particulièrement sur le rapport à l’espace et au logement des classes populaires. D’autres enquêtes explorent les relations entre philanthropie et pauvreté urbaine aux États-Unis ; les reconfigurations sociales et urbaines en cours dans les quartiers populaires des villes en voie de métropolisation ; ou encore les variations sociales des usages de l’espace domestique. Enfin un ensemble de travaux s’intéresse à l’articulation entre inégalités de classes et inégalités territoriales devant la justice.
Qualifier, quantifier : rapports de classes et mobilités sociales
Les recherches menées dans ce sous-axe interrogent réflexivement les instruments – quantitatifs et qualitatifs – qui permettent de dresser les contours des classes et fractions de classes sociales dans l’espace national et international. Certaines sont centrées sur l’Europe, qu’elles s’intéressent à la construction des nomenclatures socio-professionnelles ou contribuent à une sociologie comparée des classes sociales en Europe. D’autres interrogent l’usage sociologique de la quantification à travers une analyse comparée de la multi-dimensionnalité des positions sociales en France et en Inde. Enfin, un ensemble de recherches porte sur les mobilités sociales contemporaines. Elles abordent ainsi les mutations contemporaines des collectifs de travail confrontés à l’isolement grandissant des salariés ; la place du patrimoine dans les mécanismes de reproduction des rapports sociaux de classe ; ou encore les articulations entre encadrement institutionnel et construction sociale du rapport à l’emploi des personnes issues des classes populaires en recherche d’emploi.